Deuxième tranche de vie (4)

Publié le par Mazarine

MEMOIRE SOUVIENS TOI

Je suis incapable à partir de maintenant de mettre les évènements dans un ordre chronologique. Il me reste en tête des images, des flashes, des moments très forts. Je vais donc laisser le fil des souvenirs se dérouler au gré de ma mémoire de façon très anarchique.

 

Notre relation a été très longtemps mouvementée. Il voulait garder la liberté d'avoir des aventures et moi aussi pour faire la même chose que lui.

 

Ainsi, j'accepte de partir encadrer un séjour de ski de deux jours avec un collègue enseignant. Bien entendu, le soir, il est venu me retrouver dans la chambre. Charmeur, style italien, il déploie tous ses artifices. J'ai un peu de mal à lâcher prise en écoutant ses mots appartenant au vocabulaire de séducteur patenté et en subissant ses caresses fabriquées. Ce fut l'échec, il n'a pas bandé.

Au téléphone j'annonce à mon amant que j'avais passé la nuit avec.... Furieux, celui-ci en fait autant de son côté avec.... Mais de ce que j'ai su, sa nuit a été aussi décevante que la mienne.

Peu de temps après, toujours fâchés, nous nous retrouvons rapidement un après-midi dans un lieu secret. Il faisait horriblement froid. J'étais vêtue d'un long manteau blanc en fausse fourrure qui le faisait fantasmer (plus tard, il me le  fera porter, nue dessous). Debout, l'un en face de l'autre: Retrouvailles guerrières. Yeux révolvers. Paroles affutées... Il pose la main sur moi...et je fonds. Orgueilleusement il me fait remarquer que dès qu'il me touche j'ai envie de lui. Et malheureusement c'était vrai. Le plaisir éprouvé fut des plus intenses.

 

Un jour, il prétexte une visite à sa mère. C'était l'été. Chemise blanche et bermuda (pour moi ce n'est pas vraiment séduisant!), il sollicite mon avis sur sa tenue (je suis encore stupéfaite de son culot) puis s'en va.

Une petite alarme s'était déclanchée dans mon cerveau. Sa concubine appelle à la maison pour le joindre: panne de machine à laver (il faut dire qu'il faisait des aller et retour entre chez moi et son domicile conjugal). J'avais donc une excuse pour le joindre. Au bout du fil sa mère me répond qu'il n'est pas chez elle et qu'il n'en a jamais été question.

Coup au coeur, douleur intolérable dans la tête, dans le corps. Je ne sais plus si c'est cette fois là que j'ai été en ville acheter deux robes moulantes qui mettaient en valeur mes formes féminines.

A son retour, j'ai explosé, lui ai fait remarquer les traces de fond  de teint sur sa belle chemise blanche. Bien sûre il a nié. Il avait déménagé la télévision de son cousin!

 

Ainsi régulièrement, des histoires difficiles à accepter.

Si je n'allais pas acheter des vêtements pour compenser, j'allais chez un copain-amant comorien. J'y restais deux jours sans donner de mes nouvelles. Evidemment nous faisions l'amour. Il adorait me prendre en levrette dans la cuisine, dans la salle de bain, partout, sauf dans un lit. Il m'emmenait dans des boîtes africaines. J'aimais le contact des ventres, des cuisses sur le rythme de la danse. Les noirs utilisent leur corps comme des mots. Et je suis tout à fait en harmonie avec eux. Une vie antérieure africaine?

Mais je ne pensais qu'à celui qui deviendra mon second mari. Ce dernier  me cherchait,  téléphonait un peu partout. Je le savais. Mais je voulais qu'il en bave à son tour. 

 

Etait-cela l'amour vache?

 

 

Publié dans journal intime

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article