Vendredi 9 mars 2007
Encore une fois, que m'arrive-t-il?
Que de rencontres, que d'aventures? Ce n'est pas moi cette femme qui attirent les hommes, tout à coup. Comment ai-je pu, à certaines périodes de ma vie, croire que je devais me résoudre à avoir une vie rangée. Moi qui évitait même les voisins pour ne pas avoir à leur parler. Maintenant je vais vers les autres, et j'y prends beaucoup de plaisir. Je suis bien dans mon corps, un peu moins dans ma tête. Les évènements arrivent si vite! Il faut que je mette de l'ordre dans mes pensées:
Celui dont le regard a croisé le mien, plusieurs fois, à Marseille dans la rue. Un parfum d'aventure. Trop jeune, trop empêtré encore dans des idées véhiculées par la société et l'éducation qu'on a dû lui donner. Je ne suis pas prête à faire son apprentissage. Je l'ai déçu car je n'ai pas dû correspondre à ses fantasmes, ou je lui ai fait peur. Puis trop de complications pour se voir. Je vais supprimer son numéro de téléphone de mon annuaire.
Celui dont j'ai attiré les regards en boîte échangiste et que j'ai revu dans ces lieux. Il était très coincé par l'échangisme et le trio que nous formions avec mon mari. Le courant passait mais là aussi trop compliqué pour se voir seuls, à deux. Je ne poursuis pas la relation. Suppression du numéro de téléphone également.
Y... de plus en plus loin dans ma tête. Notre liaison devient, je le sens, pour moi une véritable amitié. Surtout qu'il est loin, en vacances, rien ne nous relie depuis plus d'une semaine, il doit cultiver la bonne entente dans son couple. Tant mieux pour lui si son bonheur est là. Je pense à lui d'une autre façon, très légère, quelque chose de globale et de cotonneux, sans souffrance et sans frustration. Comment vais-je réagir au son de sa voix lundi? Je vais l'écouter. Suis je prête à ne plus éprouver le besoin de l'appeler ou de lui écrire? Suis-je prête à passer à autre chose?
Et puis il y a cette rencontre magique d'un soir, à la suite d'une annonce sur internet, de mon mari, recherchant un homme désirant vivre un trio. Moment de bonheur à trois, sans fausse note, sans jalousie, un instant de découverte mutuelle, quelques gestes tendres. Une sorte de fusion, d'entente rare et un peu irréelle autour d'une table ronde. Lui et moi, des points communs dans nos goûts. J'ai vu ses longs doigts si doux sur mes mains sans bagues (j'avais oublié). Mon mari aussi a remarqué et soupçonne leur adresse. Nous avons échangé des regards, des sourires: une connivence sans peur, naturelle et douce. On s'est embrassé pour se dire au revoir, un peu trop longuement, avec le désir que cela se prolonge. Mais trop tôt encore, il faut faire durer l'attente.
Il n'est pas resté insensible à la femme que je suis, les échanges téléphoniques en présence de mon mari l'ont prouvé. J'ai peur. Je sens que je provoque chez lui une grande attirance. J'ai peur de la souffrance, peur des frustrations que de telles situations peuvent engendrer... et j'en sais quelque chose!
Après beaucoup d'hésitation, je forme son numéro de téléphone. Il me rassure, tout doit être limpide dans le trio que nous formons. Mais moi, qui voulait être insensible, il me trouble parce que tout ce que j'attendais d' Y il me l'apporte, comme ça, en une conversation téléphonique. Je perds pieds, je sens que je vais me laisser entraîner. J'éprouve à nouveau cette folie, ce besoin irrépressible de l'entendre à nouveau et de lui dire ce que je ressens car ça m'étouffe.
Mais non c'est trop récent, c'est trop incroyable!
Ce matin au bout du fil, en regardant les vignes derrière la vitre, une envie de lui a rampé dans mon ventre. Je le lui ai dit et l'émotion était dense à travers les ondes. Ce n'est pas ma faute, c'est la sienne avec sa voix si émouvante qui sait transmettre tellement d'émotion.
Je me laisse encore emporter, toujours aussi excessive comme dirait Y